Je rêve d’une humanité qui s’étreint, qui s’embrasse avec joie de vivre, où la solitude n’existe pas en tant que sentiment, où chacun reconnaît la sacralité de l’autre.
Un monde où pouvoir se connecter à travers le regard, l’étreinte et le mouvement naturel, car le corps parle de manière plus éloquente que les mots.
Et je sais que cela est possible. Il est juste nécessaire que ce ne soit pas le rêve d’un seul mais la vision de beaucoup.
Personne ne veut vire sans amour, sans expansion de conscience et sans une place à occuper dans l’univers.
Nous sommes des êtres relationnels. Il n’existe aucune possibilité de croissance solitaire. La psychothérapie est en train de changer, allant de l’autoritarisme unidirectionnel du discours pour aborder un lien de cœur à cœur avec le patient, entrant dans un dialogue plus complet et imprégné par la vivencia.
Il n’y a pas de changement sans conscience, et il n’y a pas non plus de changement réel sans vivencia, sans passer par l’expérience.
Nous sommes en train de sortir de la floraison de l’individualisme anarchique pour évoluer vers une nouvelle forme de lien où disparaît le « je suis moi, tu es toi » pour laisser la place à « chacun de nous est partie de l’autre et nous sommes tous deux partie du tout ».
Abandonner cet individualisme scandaleux, qui génère tellement de solitude, de frustration, de concurrence, de grandes réussites extérieures, nous permet de nous rappeler que les seuls bénéfices réels de l’existence ne sont pas les gloires académiques ou économiques, mais l’amour : ceux que nous avons aimés et ceux qui nous ont offert leur amour.
Comprendre et célébrer l’autre doit être une initiative de chacun. L’empathie n’est pas seulement un dialogue sans discrimination mais implique de se mettre à la place de l’autre. Ceci va nous permettre de comprendre vraiment la souffrance et la tendresse des autres.
Je désire vous transmettre une pensée, ou plutôt un ressenti qui accompagne ma vision de la vie et de la Biodanza — qui pour moi sont une seule et même chose :
La force qui nous guide
est la même qui incendie le soleil,
qui anime les océans et fait fleurir les cerisiers.
La force qui nous meut
est la même qui agite les semences
avec son message immémorial de vie.
La danse engendre le destin
suivant les mêmes lois qui lient la fleur et la brise.
Sous le tournesol d’harmonie
Nous sommes tous Un.
Extraits de l’article « Une nouvelle humanité », de Rolando Toro Araneda