Archives du mois : octobre 2015


La parole vivencielle en Biodanza 1

En Biodanza, il existe deux moments pour chaque séance :

  • Le moment de partage suivi d’une introduction théorique – Verbal
  • Le moment de danse – Pratique non verbale

Ces deux moments constituent la vivencia car tous deux sont vivenciels.

Une des fonctions de la pratique non verbale est de déclencher un processus de croissance. Ce processus se passe sur le plan moteur, sensoriel, émotionnel, relationnel et peut être exposé, confronté et modifié lorsqu’il est exprimé devant le groupe et lorsqu’il s’inscrit dans un échange.

La parole, une danse de l’être

La partie dite « verbale » de la Biodanza n’a pas pour objet de créer des défenses et résistances supplémentaires autour de ce que nous ressentons, mais de nous permettre d’exposer notre ressenti à sa propre transformation dans le feedback et le partage avec les autres.

C’est ainsi que nous parlons de « récit de vivencia ». Et lorsque le groupe existe de fait en tant que tel, le partage vivenciel de chacun de ses membres est perçu et vécu par tous comme une danse totale. C’est ce qui fait entrer les personnes dans ce que nous appelons « la parole émue ». Elle est émotion pour qui l’offre et pour qui la reçoit.

La cohérence entre les moments de verbalisation et de pratique, donne l’impulsion, l’autorisation au changement.

Par le récit de vivencia, le participant décrit certains aspects intimes, personnels, témoignant des processus les plus représentatifs de son expérience intérieure pendant un exercice.

Les fonctions du récit de vivencias sont diverses et très importantes :

 1.     Il permet de revivre émotionnellement une vivencia passée, ce qui permet l’intégration d’éléments de conscience porteurs de sens pour le sujet (connexion à soi).

2.     C’est une occasion d’établir un lien de sincérité et de communion avec les autres participants du groupe (connexion à l’autre).

3.     Le fait de partager une vivencia intime dans le climat ritualisé de l’intimité verbale représente une expérience en soi cathartique et, par là même, induit une sensation de conciliation profonde avec le monde (connexion à l’univers). 

Le récit de vivencias se servant de la parole, donne lieu à un processus de permanence du sens de la propre expérience dans le temps. La parole fonde la réalité. Car, par la parole, des éléments symboliques vont se manifester et participer à l’augmentation du degré de conscience de l’expérience vécue.

Ce processus constitue un passage du niveau vivenciel au niveau émotionnel puis à celui des sentiments car, lorsque le participant narre sa vivencia, il assume l’expérience vécue. Il en devient pleinement sujet. Ce processus contribue au renforcement de l’identité par l’expression de soi au sein d’un groupe. 

Il ne s’agit en aucun cas de dialogue thérapeutique et ne donne lieu à aucune forme d’interprétation. La Biodanza n’est pas interprétative.

Le récit de vivencias signifie « exprimer ce qui a été ressenti et non pas ce qui a été pensé ou déduit ». 

La description des vivencias, offerte sans aucune interprétation constitue l’expression d’une vérité personnelle. Le sens de la guérison surgit des faits vécus.

Source : extraits remaniés des fascicules de formation de l’École de Biodanza Rolando Toro de Liège, © Copyright Rolando Toro Araneda, Traduction Hélène Lévy Benseft

Une vidéo qui éclaire

Cet extrait de vidéo d’Aliette de Panafieu (3 minutes), éclaire le miracle du partage verbal au sein de tout groupe, et est inséré ici à titre d’illustration. Elle ne parle nullement du groupe de Biodanza, qu’elle ne connaît probablement pas. Quoique… Ne présumons de rien !

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